Peut-on prendre des photos de qualité avec un smartphone ?

Plus de la moitié des français, selon une étude Somips/Sociovision pour le Salon de la Photo, partagent leurs clichés sur un réseau social. Ce pourcentage grimpe chez les 15-25 ans puisque + de 80 % d’entre eux possèdent un compte Instagram ! Pour répondre à cette nouvelle tendance de ‘partage’ plébiscitée par les Millenials, les marques rivalisent de technologie. Prendre des photos de qualité avec un smartphone est d’ailleurs devenu leur principal argument de vente. Qu’en est-il réellement ?

Prendre des photos avec un smartphone est-il comparable à un reflex en terme de qualité d’image ?

Si l’option ‘appareil photo + smartphone‘ remporte l’unanimité chez les voyageurs photographes, au quotidien, le smartphone voit ses courbes de vente exploser. Au détriment des APN. Le marché des Appareils Photos Numériques est en pleine dégringolade selon les chiffres de l’association de constructeurs CIPA (Camera & Imaging Products Association). Il a ainsi perdu près de 80 % en une dizaine d’années. Seuls les hybrides font encore un peu de résistance. Mais pour combien de temps ?

Alors que les constructeurs revendiquent de plus en plus de capteurs, qu’en est-il réellement de la qualité d’image du smartphone haut de gamme ? Est-elle comparable à celle d’un boîtier reflex ou hybride d’entrée ou moyen de gamme ?

Selon les comparatifs, les smartphones les plus performants – Google Pixel 4 XL, Apple 11 Pro Max, Huawei P30 Pro, Samsung Galaxy 9 ou S20 Ultra…- rivalisent sans problème, voire surpassent les APN classiques d’entrée et milieu de gammes. Leurs points forts :

  • une ouverture très lumineuse ;
  • des capteurs multiples stabilisés (2, 3, 4, 5…) : un capteur principal optimisé en termes de Mégapixels (48 Mpx pour Sony) + ‘grand angle’, téléobjectif, effet Bokeh (profondeur de champ), capteur basse lumière… ;
  • l’utilisation de l’Intelligence Artificielle, etc.

Notons cependant que le nombre de capteurs n’est pas nécessairement un bon argument en matière de qualité d’image. Certains photophones avec un seul capteur – iPhone XR, Google Pixel 3…- font en effet partie des tous meilleurs. Le nombre de Mégapixels (Mpx) n’est pas non plus un bon argument marketing avec la nouvelle technologie ‘dual pixel’. Ce qui importe finalement, c’est :

  • l’ouverture de l’objectif : elle atteint aujourd’hui f/1,5 sur certains modèles,
  • la stabilisation optique (plutôt que numérique),
  • et l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) pour la prise de vue et le traitement de l’image.

Les reflex et hybrides haut de gamme restent toutefois indétrônables auprès des professionnels et amateurs passionnés. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’ils reflétent l’image de marque de l’entreprise et leur crédibilité.

Quel avenir pour le photophone ?

La ‘photographie computationnelle‘, telle que définie par Google, a déjà bien évolué depuis la sortie au Japon du tout premier smartphone capable de prendre une photo : le Sharp J-S04 en 2000.

Les dernières générations de smartphones n’ont aujourd’hui rien à envier en termes de qualité aux APN experts et avancés (mode ‘nuit’, panorama, HDR…) ; mais aussi aux meilleurs logiciels de post-traitement d’image. La différence, c’est que sur les photophones, le traitement de l’image se fait au moment de la prise de vue, en temps réel !

Pluridisciplinaires, conviviaux et simples d’utilisation, les photophones sont promis à un bel avenir avec l’IA. Prochain défi pour les constructeurs : l’apprentissage automatique ou ‘machine learning’ notamment pour les photos de nuit ou contre-jour.